La clinique est engagée depuis plusieurs mois comme l’ensemble des établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) de France et de la Réunion dans une réforme d’envergure qui va aboutir à une profonde transformation du secteur du SSR. L’objectif affiché est de moderniser cette filière de soins, d’en améliorer son efficience et sa professionnalisation. EXPLICATIONS.

La pression sur les durées de séjour et sur la capacité en lits des établissements de santé de Médecine Chirurgie Obstétrique (MCO), conjuguée au vieillissement de la population tel qu’on peut l’observer sur l’île de la Réunion, a entraîné l’augmentation rapide des capacités en lits et places dans les établissements SSR ainsi que celle des dépenses. Celles-ci représentent désormais 10 % des dépenses de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam). C’est dans ce contexte de forte tension que s’est imposée la réforme.

L’un des premiers enjeux de cette réforme lancée dans le secteur SSR au second semestre 2021 et qui va trouver son application concrète au cours de l’année 2023 consiste tout d’abord à donner une nouvelle définition du SSR, rebaptisé par décrets du 11 janvier 2022 en « soins médicaux et de réadaptation SMR » qui « a pour objet de prévenir ou de réduire les conséquences fonctionnelles, déficiences et les limitations d’activité, soit dans le cadre de la prise en charge de patients atteints de pathologies chroniques, soit en amont ou dans les suites d’épisodes de soins aigus… » et intégrant une nouvelle liste de 11 mentions.

Couvrant 25 % des capacités d’hospitalisation en France comme sur l’île de la Réunion, les soins de suite et de réadaptation (SSR) constituent l’un des secteurs post-aigus les plus hétérogènes du monde dans leurs finalités de soins. Issus d’un ensemble indifférencié, ces établissements dits de « moyen séjour » s’inscrivent dans les filières de prise en charge en aval des soins de courte durée et en amont du retour au domicile ou dans un lieu de vie approprié. Le deuxième enjeu de la réforme va consister justement à proposer une nouvelle classification dans le but d’en faciliter l’appropriation par l’ensemble des acteurs et une meilleure compréhension globale.

Le troisième volet de la réforme SSR est financier. La volonté affichée est ici de mettre en place un modèle de financement plus équitable, commun aux secteurs public et privé, et adapté aux spécificités de ces prises en charge. Elle repose sur un modèle mixte qui associe une part de financement à l’activité et des financements forfaitaires permettant de prendre en compte les besoins spécifiques du SSR.

Ces réformes vont permettre in fine d’aboutir à une transformation majeure du secteur SSR. Pour s’adapter et réussir cette importante transition vers ces nouveaux modèles, la clinique BETHESDA, comme l’ensemble des établissements concernés vont devoir anticiper et faire évoluer leurs organisations et cela en s’assurant du renouvellement de leurs autorisations.

Surtout, « l’enjeu pour les structures sera de continuer d’améliorer la qualité des prises en charge en intégrant une forte dimension parcours de soins et en développant des alternatives à l’hospitalisation complète », explique Fabienne GARNIER, directrice d’exploitation de la clinique BETHESDA. Cette réforme consistera en outre à corriger l’hétérogénéité de l’offre de soins entre les régions sur les plans quantitatif et qualitatif. « Elle permettra également de jouer un rôle de coordination avec les structures de courte durée et d’accompagnement vers les services médico-sociaux », précise-t-elle.

« INTÉGRER UNE RÉFORME,
UN PROCESSUS LONG ET COMPLEXE »

On n’applique pas une réforme dans un établissement de santé en un claquement de doigts ou presque. À fortiori lorsqu’elle engage toute une profession et redessine en profondeur les contours d’un secteur professionnels.

À la clinique BETHESDA, afin d’anticiper la mise en oeuvre de cette réforme et ses enjeux, les équipes médicales, paramédicales et administratives sont sollicitées pour travailler sur le sujet. « Nous sommes accompagnés dans cette démarche longue et complexe par un organisme spécialisé. Il s’agit concrètement d’identifier les domaines d’expertises de la clinique, comme par exemple celui de la coordination dans le but d’accroître la coopération avec les professionnels de santé et d’en dynamiser notre organisation » détaille Fabienne GARNIER, directrice d’exploitation de la clinique.

Les domaines d’exploitation de BETHESDA, de la qualité, de la logistique, sans oublier l’outil informatique et la digitalisation des différents supports utilisés en interne, tout est passé au crible. « L’objectif final est de réadapter et rationnaliser le plateau technique de la clinique et d’appuyer la réflexion pour la création d’une unité protégée », résume Fabienne GARNIER.